En mai 2023, SEA-UNICORN a organisé le symposium international Human Impacts on Marine Functional Connectivity (HI-MFC 2023) à Sesimbra (Portugal).
Cet événement, organisé conjointement avec le Conseil international pour l'exploration de la mer (CIEM) et accueilli par l'Université de Lisbonne à Sesimbra (Portugal), a réuni 138 participants de 26 pays (principalement d'Europe, mais aussi de tous les autres continents), pour discuter des dernières avancées dans l'étude des impacts humains sur la connectivité fonctionnelle marine (CFM) et des options de gestion possibles pour préserver la CFM nécessaire à la santé et au bon fonctionnement des océans.
Les 22, 23 et 24 mai, les participants (dont 60 % étaient des scientifiques en début de carrière) ont partagé leur expertise et leurs dernières découvertes sur le sujet, à travers 62 présentations (dont 5 conférences principales) et 48 posters, organisés en cinq sessions :
- Impacts omniprésents de l'homme sur l'environnement et tendances en matière de connectivité marine
- Réactions de la connectivité marine aux extrêmes environnementaux et aux impacts humains accidentels
- Impacts de l'homme sur la phénologie et la saisonnalité des espèces dans la connectivité marine
- Plaques tournantes et voies de connectivité essentielles en mer et à l'interface terre-mer
- L'utilisation de la connectivité marine pour éclairer les stratégies de gestion et atténuer les effets de l'activité humaine
Cela a donné lieu à des discussions fructueuses sur les changements passés, actuels et attendus de la CMF et leurs conséquences pour la conservation (par exemple des herbiers marins en Méditerranée, des stocks de saumon en Californie, des sardines dans le Pacifique Nord et de la biodiversité des cheminées d'eau profonde), la politique marine (par exemple dans le sud de l'Adriatique, la mer Ionienne, la mer du Nord et la Méditerranée orientale) et l'aménagement de l'espace maritime (par exemple dans la mer Celtique, la mer Baltique et le golfe du Lion).
L'impact de l'homme sur le CFM a été mis en évidence à des échelles très diverses, avec des présentations sur les réponses du CFM aux niveaux suivants
- à tous les niveaux écologiques, depuis les métapopulations (herbes marines, bivalves, homards, poissons, tortues de mer, mammifères marins) jusqu'aux écosystèmes entiers (récifs coralliens, vasières, cheminées d'eau profonde, parcs éoliens en mer, zones marines protégées).
- toutes les échelles spatiales, des échelles locales/régionales (par exemple dans le Tage, le Montego, la Garonne et le Sacramento et leurs estuaires, dans le golfe du Lion et le long du plateau continental portugais ou de la côte sud de l'Afrique du Sud) aux échelles transocéaniques/mondiales (par exemple dans les océans Arctique ou Indien, entre la mer Méditerranée et l'Atlantique, ou entre les océans Indien et Pacifique),
- et toutes les périodes, du court terme (par exemple, la propagation récente d'espèces envahissantes en Méditerranée, dans la Baltique et le long de la côte chilienne) à l'historique (par exemple, la disparition des bancs d'huîtres plates européennes au cours des derniers siècles en Europe) ou aux périodes géologiques (par exemple, le déclin des poissons d'eaux moyennes dans l'ancienne Méditerranée orientale).
Tous les principaux types de pressions anthropiques ont été mentionnés, y compris les effets omniprésents du réchauffement climatique (par exemple, l'augmentation de la température de l'eau et les phénomènes météorologiques extrêmes), mais aussi d'autres activités humaines modifiant les habitats et les écosystèmes marins (par exemple, la surpêche, les parcs éoliens en mer, le transport maritime, l'aquaculture).
Plusieurs présentations ont mis en avant des approches innovantes pour étudier ou prévoir les changements de MFC, ou proposer des stratégies de gestion adaptative (pour en savoir plus sur ce sujet ici, ici, ici, ici, ici et ici).
En bref, un programme de trois jours très complet et très instructif!
Pour finir en beauté, le matin du 25 mai, 2 ateliers de réflexion ont été organisés par les groupes de travail SEA-UNICORN, afin de partager les expériences et les réflexions :
- Perspectives géohistoriques sur les modèles de connectivité fonctionnelle (dirigé par K. Agiadi et B. Caswell et organisé par le WG1 et le WG2, en collaboration avec le groupe de travail PAGES de Q-MARE).
- Connectivité marine, politique marine et engagement des parties prenantes (organisé par le WG3 et le WG4, et dirigé par Y. Teff-Seker, A.M. Addamo et P. Mackelworth).
Pour plus d'informations, voir : https://www.ices.dk/events/symposia/ImpactsMFC/Pages/default.aspx
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Cet article a été initialement publié ici.