Lors de la Conférence internationale sur les données océaniques 2022 (14-16 février 2022) en Pologne, les participants ont convenu de la nécessité d'établir un écosystème numérique océanique mondial afin de partager et de diffuser des données et des informations qui contribueront aux objectifs de l'ONU Décennie de l'Océan et au-delà. La conférence a souligné l'importance de redoubler d'efforts en matière de normalisation, de meilleures pratiques, d'interopérabilité et de mise en réseau pour atteindre cet objectif.
La conférence internationale sur les données océaniques s'est tenue à Sopot, en Pologne, du 14 au 16 février 2022, sous la forme d'un événement hybride, et a rassemblé plus de 591 participants en ligne et 60 participants sur place.
Organisée conjointement par le gouvernement polonais par l'intermédiaire de l'Institut d'océanologie de l'Académie polonaise des sciences (IOPAN), le programme IODE de la COI et l'Unité de coordination de la Décennie, la conférence devait atteindre ses principaux objectifs : examiner les stratégies et les politiques régionales et mondiales nécessaires à la réalisation de l'écosystème numérique ; discuter des développements technologiques existants et nécessaires et de leur mise en œuvre, et identifier les orientations futures de la gestion des données et de l'information océaniques. Les objectifs mentionnés seront en outre examinés dans le cadre de la vision multisectorielle de la Décennie des Nations unies pour l'océanologie au service du développement durable (2021-2030) (" Décennie de l'Océan").
Au cours de la conférence, plusieurs recommandations importantes ont été formulées conjointement par la communauté mondiale de gestion des données et de l'information océaniques :
- la nécessité de redoubler d'efforts en matière de normalisation, de meilleures pratiques et d'harmonisation, ainsi que d'appliquer plus largement les principes FAIR et CARE ;
- accroître l'engagement communautaire le plus large possible, y compris la science citoyenne, les connaissances indigènes et l'amélioration de la maîtrise des données ;
- la nécessité d'intensifier les efforts en matière d'interopérabilité et de mise en réseau des systèmes de données et d'information à l'échelle mondiale afin de créer un patrimoine numérique océanique et un écosystème de données, et de parvenir à l'interconnexion et à l'intégration des systèmes de données (jumeaux numériques) provenant de différentes disciplines et de différents secteurs (y compris le secteur privé) liés à l'océan ;
- favoriser la mise en place de systèmes d'alerte multirisques intégrés dans le cadre des programmes d'observation, de recherche et de prévision du système terrestre, non seulement dans le but de préserver la santé des océans, mais aussi pour concrétiser les résultats sociétaux de la septième décennie, qui soulignent les qualités de l'océan et de la population.
Dans le contexte du site Décennie de l'Océan, la communauté mondiale des données océaniques et de la chaîne de valeur marine aura collectivement permis la création d'un écosystème numérique océanique "vivant" :
- la provenance des données sera entièrement traçable grâce à un ensemble commun de métadonnées enrichies d'informations de marquage thématiques, sectorielles ou relatives à l'adoption, par exemple la pertinence par rapport aux objectifs de l'UE et aux objectifs du Millénaire pour le développement (ODD) ;
- l'écosystème numérique océanique sera entièrement consultable et exploitable par des machines, ce qui signifie que lorsque des données ou des métadonnées seront mises à jour, elles seront automatiquement rationalisées et disponibles tout au long de la chaîne de données et par l'intermédiaire du patrimoine numérique mondial.
Pour parvenir à cette harmonisation des normes permettant une utilisation multiple des données, il est nécessaire de mettre en place des réseaux d'information distribués à l'échelle mondiale et de définir des exigences de qualité fondées sur la science et élaborées conjointement par la communauté des spécialistes des données marines.
Dans le cadre du site Décennie de l'Océan, des entités telles que l'IODE et le GOOS ont un rôle clair à jouer en tant que coordonnateurs de leurs parties respectives de l'écosystème numérique. Toutefois, pour être véritablement couronné de succès, le développement d'un écosystème numérique océanique doit être piloté par l'utilisateur final, et non par les équipes de mise en œuvre. Nous demandons instamment à la communauté océanographique de s'engager auprès de ces entités et du site Décennie de l'Océan pour maintenir un dialogue permanent sur ce sujet important.