Institution chef de file :
Institut norvégien de recherche sur la nature (NINA) - Norvège
L'Arctique est devenu un puits de polluants tels que les polluants organiques persistants (POP) et le mercure (Hg), exacerbé par le changement climatique. À mesure que les POP et le mercure augmentent dans les individus (bioaccumulation) et dans les chaînes alimentaires marines (bioamplification), les principaux prédateurs tels que les oiseaux de mer présentent certaines des concentrations les plus élevées, ce qui les rend particulièrement sensibles à la toxicité des polluants.
Les effets à long terme des contaminants sur la dynamique des populations d'oiseaux marins de l'Arctique sont encore peu explorés, mais les quelques études réalisées ont montré que les polluants ont des effets délétères sur la survie des adultes ou le succès de la reproduction chez les espèces les plus contaminées. Cependant, ces études se sont concentrées uniquement sur la contamination pendant la période de reproduction, qui ne représente qu'une partie de leur cycle annuel. Ce projet vise à étudier l'influence des variations saisonnières (i.e. périodes de reproduction et de non-reproduction) et spatiales de la distribution et de la contamination par les POP et le Hg sur la dynamique des populations d'oiseaux marins de l'Arctique. Plus précisément, le projet examinera l'influence sur la survie de la population 1) de l'exposition à long terme aux contaminants pendant les périodes de reproduction et sa relation avec le changement climatique, et 2) de la distribution en dehors des périodes de reproduction et de l'exposition à long terme aux contaminants.
Pour atteindre ces objectifs, les eiders à duvet (Somateria mollissima), les labbes arctiques (Stercorarius parasiticus) et les grands labbes (S. skua) se reproduisant en sympatrie à Kongsfjorden (Svalbard), où ils sont suivis depuis environ 17 ans, seront étudiés. Cette recherche est essentielle pour mieux comprendre le risque de contamination à long terme et aiguë par les polluants pour les espèces d'oiseaux marins de l'Arctique déjà sensibles. Le Dr Albert 1) dirigera deux saisons supplémentaires sur le terrain pour collecter des échantillons de sang et de plumes et déployer des dispositifs de géolocalisation, 2) effectuera les analyses de laboratoire et 3) réalisera des analyses de la dynamique des populations. Une équipe interdisciplinaire étudiera, pour la première fois, l'interaction entre l'écologie spatiale, l'écotoxicologie, le changement climatique et la dynamique des populations.
Date de début : 10/01/2023
Date de fin : 30/09/2026
Contact principal : Céline Albert(celine.albert@nina.no)